Italie sans eau : la sécheresse, nouvelle urgence climatique

Les chutes de neige ont diminué de moitié. Les lacs sont remplis à moins de 40 %. Le Pô est en danger. Tout cela est dû aux conséquences de l'année la plus chaude jamais enregistrée.

Le fleuve Pô

L'Italie est à court de ressources.Surtout dans les régions du nord. Les conséquences économiques sont dévastatrices (notamment pour le secteur agroalimentaire), et les perspectives ne laissent présager que le pire. Montagnes, rivières, lacs : partout, l’alerte sécheresse est maximale. Il faudrait 50 jours de pluie consécutifs pour rattraper le retard accumulé. Impossible. Et pourtant, le pays doit faire face à un besoin de 33 milliards de mètres cubes d’eau par an.

Dolomites sans neige

Fonte des glaciers, diminution de moitié des chutes de neige, assèchement des lacs d'altitude : tel est le tableau de la crise de l'eau dans les Dolomites, conséquence de l'année 2022 en Italie, la plus chaude enregistrée depuis 1.800. Plus précisément, les chutes de neige dans les Dolomites ont diminué de 56 % au cours de l'année écoulée. Les perspectives pour 2023 sont encore plus alarmantes.

La crise du Pô

En 2022, la crise de l'eau du Pô a atteint son point le plus bas. Le débit du plus grand fleuve d'Italie (652 kilomètres de long et 74 970 kilomètres de large) a chuté à un niveau historiquement bas : 170 mètres cubes par seconde. Pour la seule année 2022, les pertes pour l'agriculture italienne se sont élevées à six milliards d'euros. Et selon les calculs de Coldiretti, si la situation perdure, un tiers de la production agroalimentaire italienne est menacé.

je grandi laghi

La situation des grands lacs du nord de l'Italie est encore plus préoccupante que celle du Pô. Leurs taux de remplissage sont très faibles : seulement 20 % pour le lac de Côme, 35 % pour le lac de Garde et 38 % pour le lac Majeur.La plage Le réservoir de Côme s'est complètement vidé, comme à marée basse, ce qui rend très incertaines les perspectives de son remplissage futur.

Pourquoi ne pleut-il plus autant dans le Nord qu'avant ?

Selon les experts, il pleut moins qu'avant dans le Nord pour deux raisons, l'une globale et l'autre locale, mais toutes deux liées à… crise climatiqueDans le premier cas, il s'agit d'anomalies climatiques dans le Pacifique ; dans le second, en revanche, le manque de pluie est lié à la hausse des températures dans toute la région méditerranéenne. « Massachusetts », prévient Massimiliano Pasqui, climatologue et chercheur au CNR.

Gaspillage d'eau dans les réseaux

Face à une situation qui dépeint un pays aride, notamment dans les régions du nord, gaspillage d'eau dans les réseaux d'eau Le débit de la fuite ne montre aucun signe de ralentissement. Chaque jour, 41 mètres cubes d'eau par kilomètre carré s'échappent des canalisations, un record européen.

Le rapport « Copernic » sur la sécheresse

Le rapport « Copernicus », préparé pour la Commission européenne par un groupe de scientifiques et d’experts du climat et publié le 10 mars 2023, alerte sur le fait qu’une grande partie de l’Europe du Sud et de l’Ouest subit d’importantes anomalies d’humidité des sols et de débit des cours d’eau, dues à un hiver exceptionnellement doux et sec. Les conséquences sont considérables et suscitent de vives inquiétudes quant aux réserves d’eau, à l’agriculture et à la production d’énergie. Le rapport identifie quatre pays particulièrement vulnérables : la France, l’Allemagne, l’Espagne et, bien sûr, l’Italie (surtout dans le nord). Il recommande avant tout de limiter au maximum le gaspillage d’eau.

Urgence eau

Selon le rapport de l'OCDE Renverser la tendanceD’ici 2030, la demande mondiale en eau douce dépassera l’offre de 40 %. Cela signifie que la crise de l’eau est vouée à s’aggraver, surtout si nous ne parvenons pas à bien gérer les réseaux, à réduire la consommation et à éviter le gaspillage.

Source de l'image : Les Heures de soleil 24

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